La Sélection du Lab #2 – Les impacts environnementaux de la consommation collaborative

Par mars 1, 2017Sélection

Chaque semaine, le Lab sélectionne un document ou projet jugé particulièrement intéressant et pertinent et le présente en quelques lignes. Cette semaine, le Lab s’est penché sur un article publié par Environnement magazine « Consommation collaborative : un vrai bonus écologique ?  

Le covoiturage domicile-travail est l’une des pratiques collaboratives avec les bénéfices environnementaux les plus importants. 

Covoiturage, troc, location entre particuliers, l’économie collaborative fait toujours plus d’adeptes. Se revendiquant plus sociale, économique et écologique, elle semble être une solution aux enjeux actuels de notre société. Mais face à ces promesses, la réalité des bénéfices environnementaux associés à ces pratiques reste incertaine et se cantonne bien souvent au domaine des hypothèses. En effet, les impacts de l’économie collaborative dépendent fortement des usages des consommateurs et l’évaluation de ces impacts est très complexe.

Dans son article, Environnement magazine fait le point sur les données et liens existants entre consommation collaborative et bénéfices environnementaux.

Il ressort que les bénéfices environnementaux les plus importants ont lieu dans le cadre de consommations inévitables, comme le trajet domicile-travail pour lequel la mutualisation par le covoiturage permet d’importants bénéfices. Ainsi, à l’échelle du Grand Lyon, le covoiturage pour ce type de déplacement éviterait chaque année l’émission de 1 250 tonnes de CO2. Toutefois, ce covoiturage sur de courtes distances est encore peu développé car les contraintes pour les utilisateurs restent plus lourdes que les bénéfices économiques. Au contraire, le covoiturage longue distance s’est quant à lui très bien développé, mais les bénéfices environnementaux qui y sont liés sont moindres, représentant une économie d’émission de CO2 de seulement 12% à l’échelle de l’équipage. Ce bénéfice environnemental est cependant à nuancer au regard d’éventuels effets rebonds comme par exemple la multiplication des trajets. En effet, en facilitant l’accessibilité à la mobilité, le covoiturage peut participer à une augmentation des déplacements.

Générant des économies pour l’usager, la consommation collaborative est ainsi confrontée au phénomène d’effet rebond. L’hyperconsommation en est l’un des risques principaux : dans le cas d’achat ou de location de biens d’occasions, 50% des personnes n’auraient pas acheté le bien neuf. On retrouve également cet effet rebond dans le cas de la location de logements entre particuliers, où il a été noté que les usagers vont avoir tendance à partir plus en vacances, plus longtemps, ou encore plus loin, modifiant alors l’impact environnemental de la démarche. Toutefois, cette location entre particuliers permet d’optimiser un bâtiment construit, permettant ainsi de ne pas avoir à bâtir plus d’hôtels.

La durabilité des biens constitue également un maillon clé du potentiel de réduction des impacts environnementaux de l’économie collaborative. Dans le cas du partage d’une voiture, l’usure peut être accélérée par l’utilisation accrue du véhicule et l’augmentation rapide du kilométrage. Ceci peut conduire à un remplacement précoce du véhicule, défavorable au bilan environnemental de la pratique. L’économie collaborative doit donc inciter les consommateurs à acheter des biens plus durables et encourager les constructeurs à fabriquer des produits avec une durée de vie plus longue.

Enfin, plus d’études sont encore nécessaires pour quantifier les impacts environnementaux de la consommation collaborative et construire des indicateurs de suivi et d’évaluation. En effet, ces informations constituent des outils d’aide à la décision nécessaires aux collectivités afin de construire le cadre d’une consommation collaborative plus durable, participant à la transition écologique [2].

Sur cette thématique, Vertigo Lab travaille actuellement avec l’ADEME sur l’évaluation des impacts environnementaux des monnaies locales et complémentaires à vocation environnementale. Pour en savoir plus sur cette mission, cliquez ici.

Plus généralement, la question de l’évaluation des impacts environnementaux est un sujet central pour Vertigo Lab pour lequel est mis en œuvre une méthodologie d’analyse précise et adaptée à chaque thématique.

[1]http://www.environnement-magazine.fr/article/45994-consommation-collaborative-vrai-bonus-ecologique/

[2] Une étude de l’IDRRI « Economie du partage : enjeux et opportunité pour la transition écologique » publiée en 2014 a mis en avant l’intérêt de l’économie collaborative dans le cadre de la transition écologique.

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