A Haïti, l’exploitation des écosystèmes naturels a fait passer la couverture forestière des écosystèmes de 60% à 4% depuis le début du 20ème siècle et la population reste aujourd’hui largement dépendante des ressources naturelles pour sa subsistance. En 2014, le Système National d’Aires Protégées (SNAP), piloté par l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) a été créé par le gouvernement afin de préserver le patrimoine naturel du pays. Les aires protégées d’Haïti se situent aujourd’hui dans une phase de structuration. L’Agence Nationale des Aires protégées (ANAP) et le Ministère de l’Environnement (MDE) doivent disposer d’outils consolidés pour mener à bien leur tâche de préservation de la biodiversité du pays et construire une stratégie de gestion de ces aires protégées. En revanche, il n’existe pas aujourd’hui de grille d’indicateurs commune ni d’outil permettant de suivre l’action des aires protégées et donc de mesurer les efforts réalisés par Haïti pour la protection de ses écosystèmes naturels. Le MDE, à travers l’ANAP, a ainsi fait appel au soutien de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) pour une aide à la construction d’une stratégie de gestion environnementale des aires protégées nationales et pour améliorer la connaissance des écosystèmes qu’ils visent à protéger.
Vertigo Lab s’est vu confier la mission d’évaluer les services écosystémiques de deux aires protégées du Grand Sud d’Haïti : le Parc national de Macaya et l’aire marine protégée d’Aquin-Saint-Louis. Réalisée en partenariat avec Créocéan et Génie Conseil et financée par la Banque Interaméricaine de développement (BID), cette étude doit permettre de mettre en lumière la valeur des services fournis par les écosystèmes naturels et leur contribution à l’économie locale.
Cette mission poursuit donc deux objectifs principaux :
1) fournir aux aires protégées d’Haïti des éléments de connaissances nécessaires à la prise de décision sur la gestion des écosystèmes terrestres et marins,
2) les accompagner sur le suivi de cette gestion en proposant un référentiel de suivi et d’évaluation de l’action environnementale commune.
Ces deux objectifs sont étroitement liés l’un à l’autre : la connaissance des écosystèmes devant permettre la mise en place d’actions de gestion plus efficaces et les indicateurs de gestion menant à un meilleur suivi des évolutions des écosystèmes et des pressions qu’ils connaissent. Cette mission permettra à l’ANAP et au MDE de se doter d’un cadre national de gestion et de suivi des actions environnementales et de prioriser les actions à conduire en fonction des écosystèmes, des usages dont ils sont le support, des pressions qu’ils subissent mais également des projets d’investissement (notamment ceux de la BID) sur le territoire. Les évaluations des services produits par les écosystèmes doivent en effet permettre de répondre à des questions stratégiques pour la préservation de la biodiversité mais également de certains usages qui en dépendent (approvisionnement en eau ou activités agricoles par exemple).
Résultats du projet
L’étude a permis d’estimer la valeur des services écosystémiques et les bénéfices liés à leur préservation. Grâce à la mise en place d’une protection effective de ces sites, la valeur des services écosystémiques peut être multipliée par un facteur allant de 10 à 20 en moyenne. Ces résultats montrent donc que leur maintien et leur conservation représente un enjeu majeur pour le pays.
Contact
Thomas Binet, Directeur et fondateur de Vertigo Lab – thomasbinet@vertigolab.eu
Partenaires
Commanditaire : Banque Interaméricaine de développement
Date : 2018-2019 |