Mercredi 12 avril, nous avons réuni à Bordeaux nos partenaires, collaborateurs et amis pour le lancement officiel du think tank de Vertigo Lab !
Lors de cette soirée, nous avons présenté notre stratégie 2017 ainsi que nos propositions pour la présidentielle. Ce moment convivial fut aussi l’occasion d’échanger avec nos invités sur les leviers de la transition écologique et de faire se rencontrer les acteurs de cette transition à Bordeaux.
Nos 6 propositions pour 2017 pour mettre en oeuvre des modèles de transition, centrés sur nos ressources naturelles et notre environnement
- #1 : Gouvernance alimentaire et agro-écologie : l’agriculture et l’alimentation sont des sujets fondamentaux qui méritent d’être abordés de façon plus large que sous le seul prisme des modèles de production. A l’heure où les hectares de foncier agricole disparaissent, les installations en agriculture sont de plus en plus difficiles, l’agriculture biologique n’est pas soutenue à la hauteur des services qu’elle génère pour la société et les consommateurs s’inquiètent pour leur santé, il est essentiel de repenser notre rapport à l’alimentation et de soutenir de nouvelles formes d’agriculture, respectueuses de l’environnement et de l’humain. Nos actions et axes de recherche sur cette thématique sont les suivantes :
– Développement d’un espace test agricole pour faciliter l’installation d’agriculteurs en agro-foresterie (Projet de couveuse dans le Lot-et-Garonne)
– Conservation du foncier agricole : développement d’outils de protection en espace urbain et également. Amélioration des outils existants et création de nouveaux mécanismes (conservatoire des terres agricoles par exemple)
– Réduction du gaspillage alimentaire pour nous orienter vers une logique de qualité et non plus de quantité (voir notre projet pour l’ADEME sur cette thématique).
– Gouvernance alimentaire : programmes alimentaires territoriaux.
- #2 : Comptabilité environnementale et entreprises d’intérêt général : la transition écologique passe par l’intégration de l’environnement dans les décisions de tous les acteurs, y compris privés. La comptabilité environnementale est l’une des clés d’entrée permettant cette intégration. Alors que les indicateurs environnementaux se développent, ils sont encore insuffisants pour permettre un véritable changement. Voici nos propositions :
– Intégration du capital naturel dans la comptabilité des entreprises
– Incitations et mesures favorables aux entreprises développant des actions positives sur l’environnement
– Développement d’outils pour mesurer l’ancrage territorial des entreprises, leurs retombées socio-économiques et leur impact sur le capital naturel (découvrez notre outil ImpacTER)
– Mise en œuvre d’une fiscalité écologique pour envoyer des signaux-prix permettant une meilleure préservation de l’environnement (étude menée à l’échelle de la Nouvelle Calédonie).
- #3 : Finance environnementale et modèles économiques verts. Le financement des actions de protection de l’environnement et la mise au point de nouveaux modèles économiques constituent un champ de réflexion incontournable de la transition écologique. A titre d’illustration, d’après une étude réalisée par Vertigo Lab sur les aires marines protégées de Méditerranée, seulement 8% des besoins financiers visant à assurer leur effectivité sont couverts par les ressources actuelles. Nous menons aujourd’hui différents projets sur cette problématique du financement :
– Création d’outils permettant la mobilisation de financements pérennes, développement de nouveaux mécanismes de financement
– Expérimentation sur la mise en place de paiements pour services environnementaux
– Analyse du rôle des monnaies complémentaires dans la transition écologique et énergétique.
- #4 : Solidarité écologique des territoires. Il ne s’agit pas ici de se pencher sur la solidarité des écosystèmes et habitats naturels mais bien de questionner la relation entre espaces urbains et espaces ruraux. Alors que la ruralité est souvent abordée via le seul prisme de l’agriculture et de la raréfaction des services publics, on oublie que les espaces ruraux contribuent à fournir les villes en produits alimentaires, sont des espaces de loisirs et de reconnexion à la nature pour tous les citoyens et constituent un patrimoine paysager et naturel exceptionnels. Pourtant, ces espaces ruraux ne sont pas soutenus à hauteur des services qu’ils procurent à la société. La question de leur développement économique est également peu développée. La relation entre espaces urbains, espaces semi-urbains, littoraux et ruraux est incontournable à étudier dans le cadre de la transition écologique :
– Mettre en œuvre une gestion intelligente des ressources naturelles et sociétales des territoires
– Intégrer le capital naturel dans les dotations territoriales des collectivités
– Compensation de projets étant effectués en milieu urbain par l’aide au développement des milieux ruraux
– Garantir la cohérence des échelons territoriaux et lier compétence sociale, compétence économique et compétence environnement
- #5 : Economie bleue, réinventer notre relation à la mer. La transition écologique concerne aussi les océans et les littoraux, dont les écosystèmes sont menacés par le changement climatique, les déchets, la surpêche ou encore l’aménagement des littoraux. La richesse de ces écosystèmes marins pourrait être utilisée de manière durable et être au centre de modèles économiques et sociaux résilients. Différentes orientations sont à suivre pour cela :
– Encourager la gestion raisonnée du littoral et la définition d’espaces de transition.
– Au-delà de l’interdiction des emballages plastiques et micro-billes, amplifier les mesures zéro-déchets, penser les aides en matière d’économie circulaire
– Développement la connaissance des impacts territoriaux des modèles économiques durable, création de clusters locaux de l’économie bleue
– Développer les leviers de financement de l’économie bleue : c’est que vise le projet Blue4Good.
- #6 : Biomimétisme et innovation. La transition écologique nécessite de penser notre relation à l’environnement sur le long terme et à travers l’ensemble de nos activités. La nature représente à elle seule 3,8 milliards d’années de recherche et de développement. Le développement du biomimétisme est selon nous un levier essentiel pour des innovations respectueuses de l’environnement :
– Mise en œuvre d’un plan d’action, de promotion et de développement du biomimétisme en s’appuyant sur les recommandations du CESE
– Développement de la bioinspiration : s’appuyer sur les principes du vivant pour construire des stratégies de territoire ou de développement (lien vers article du blog).
– Privilégier et diffuser les solutions fondées sur la nature.